LES NOUVELLES GOUVERNANCES : KESAKO ?

La constitution d’un groupe social, quel qu’il soit, passe par des conditions essentielles sans lesquelles il ne peut exister et notamment par l’utilisation d’un langage commun. Sans langage commun pas de dialogue, sinon de sourd, pas de compréhension, ni de construction possible…
Pour preuve, lorsque vous Leaders d’entreprise vous prononcez certains mots comme « performance » parlez-vous de résultats financiers, de services ajoutés, de rapidité d’exécution, de haute technicité, de comportements pro actifs, de cohésion sociale ? On voit combien ce mot, vaste et vague, inclus de notions subtiles que chacun, selon son poste et son système de valeur, comprendra à sa manière dans l’entreprise.
Alors, pour matérialiser le flou dans lequel nous sommes aujourd’hui, voici un défi :
Donnez rapidement une définition précise du groupe de mot « Nouvelles Gouvernances » ?

Vous avez un instant de flottement et votre attention se tourne vers l’intérieur, vos neurones se mettent en marche à la vitesse grand V. Les mots défilent dans votre tête, certains s’assemblent, des pistes se font jour, vous avez intuitivement ou mentalement une idée qui prend forme… mais une définition précise, que nenni !
Diriger autrement, l’Homme au centre, respecter, partager, consulter, démocratie ou management participatif, oui, ces mots concernent le sujet mais ne donnent pas vraiment de définition. En tout cas pas une définition opérationnelle.

REVOIR LES SYSTEMES

C’est Le Grand Dictionnaire Terminologique du Québec (Canada) qui est le plus inspirant dans sa définition car, sommes toutes, la résurgence de ce mot nous vient de là bas. Le terme gouverne a été proposé au Québec dans les années 1990 comme équivalent français du governance (anglais), mais c’est le terme gouvernance qui s’est généralisé et implanté dans l’usage, au Québec comme en Europe.

« Gouvernance : manière d’orienter, de guider, de coordonner les activités d’un pays, d’une région, d’un groupe social ou d’une organisation privée ou publique. La substitution de « gouvernance » à des concepts tels que « gouvernement » ou « gestion » est révélatrice d’une évolution significative dans l’exercice du pouvoir. Cela se traduit concrètement par une participation accrue des individus à l’élaboration des décisions et à leur mise en œuvre. »

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Gouvernement ou Gestion signale une forme figée, qui dans nos sociétés fait référence à notre système d’organisation (structure pyramidale) et Gouvernance un processus, (une suite d’opérations) qui permet une évolution des structures d’organisation.

Si le mot Gouvernance traduit déjà une notion récente (participation accrue de tous les membres d’une organisation à l’élaboration des décisions et à leur mise en œuvre) que vient préciser le mot Nouvelles ?
Le mot Nouvelles vient simplement signaler qu’il est temps de faire, entre autres, muter les systèmes, nos chers systèmes (pyramidal et démocratique) qui produisent des mal être et des laisser pour compte. Et le pluriel induit qu’il existe plusieurs pistes.

INTERROGER LES PARTIES PRENANTES

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La participation

Le terme partie prenante, surtout utilisé dans le domaine de la concertation, recouvre tout acteur interne ou externe d’une organisation concerné par une prise de décision avec une exigence éthique. C’est par cette attention que la démocratie et le management participatifs sont nés. Sauf que, in fine, si la participation contribue à améliorer des projets, c’est quand même la majorité démocratique (49/51) ou une petite minorité possédant le pouvoir qui prend les décisions finales. Et sous cet angle, la participation peut être vue comme l’exploitation unilatérale de la créativité et du bon sens de chacun. Après avoir connu un engouement notoire (on peut enfin donner son avis), la démocratie et le management participatifs sont victimes aujourd’hui des limites de leur propre système et le soufflé retombe.

Le consensus

Le consensus, est une idée généreuse qui semble idéale. Cependant, sa mise en œuvre pose deux problèmes majeurs. D’abord, le consensus présuppose la participation systématique de tous ; pourtant, certaines personnes peuvent à un instant donné ne pas se sentir concernées par un problème ou n’avoir aucune compétence sur le sujet. Ensuite, le consensus donne à chaque membre de l’organisation un droit de veto sur toutes les décisions puisqu’il suffit qu’une seule personne refuse son accord pour que la décision soit bloquée. Le consensus nécessite donc de la part de tous les membres de l’organisation une implication forte maintenue dans la durée et une volonté tout aussi forte d’aboutir systématiquement à un accord. Est-ce vraiment possible ?

De plus à bien y réfléchir, la recherche d’un consensus sonne comme un non sens et est forcément dommageable pour nombre d’entre nous. En effet, nous sommes tous différents, nous percevons obligatoirement la réalité de manière différente. Et se priver de cette richesse et diversité est pure folie !

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LA PISTE DE LA SOCIOCRATIE

Nos sociétés et nos entreprises sont devenues ingouvernables par les méthodes traditionnelles (autocratie ou démocratie participative) parce qu’elles sont trop complexes, hétérogènes, éduquées et individualistes.
À la fin des années 1960, Gerard Endenburg, un ingénieur hollandais Chef d’une entreprise d’électronique, a voulu diriger sa société de manière humaine, tout en conservant, voire développant, son efficacité et sa compétitivité. En se basant sur les idées du pédagogue Kees Boeke, son compatriote et contemporain, et en y intégrant ses connaissances en théorie des systèmes, en cybernétique et en biofeedback, Gerard Endenburg a créé, au début des années 1970, un nouveau style de gouvernance qu’il a appelé sociocratie, un mot créé par le philosophe français Auguste Comte.
Même si elle comporte d’autres aspects importants (transparence totale, définition de vision, missions et objectifs…), la sociocratie est caractérisée par quatre règles fondamentales. Ces règles de fonctionnement sont suffisamment simples pour qu’elles soient comprises par tous, indépendamment de l’âge, du niveau social, de l’origine culturelle, ou de l’expertise.

Les quatre règles de la sociocratie

1- Le mode de prise de décision par consentement.

Là où, pour agir, le consensus exige que tous les participants à une décision soient unanimes, le consentement se contente du fait qu’aucun membre n’y oppose d’objection raisonnable. Une objection est jugée raisonnable si elle bonifie une proposition à l’étude ou l’élimine complètement. L’objection n’est plus synonyme d’obstruction mais d’identification des limites qui deviennent les conditions de la réalisation de la proposition. Ainsi, une bonne décision est celle à laquelle personne n’oppose d’objection valable, car elle respecte les tolérances de ceux qui auront à vivre avec. Le principe du consentement consacre à la fois la responsabilité et le pouvoir de chacun d’exercer une influence sur son environnement de travail. Ce respect inconditionnel des personnes est un levier puissant pour garantir en retour leur participation et leur collaboration dans l’exécution des décisions. Ce mode de prise de décisions met l’accent sur la réflexion et l’écoute des arguments de chacun. Il favorise les discussions ouvertes et stimule la recherche de solutions créatives, il force la reconnaissance des besoins de l’autre. Cette façon de procéder élimine les situations gagnant/perdant qui minent constamment l’énergie des groupes et des organisations. 


2- Les cercles de concertation « De la pyramide au cercle »

Tous les systèmes vivants, comme les individus d’une organisation, sont des systèmes dynamiques capables d’évaluer et d’ajuster leur position en fonction des changements de leur environnement. Pour preuve, le système pyramidal sous l’influence de l’économie libérale, a muté vers le système stratégique (organisation par pôles, ex : RH, Marketing, Communication…).
Nos organisations actuelles indiquent implicitement que le pouvoir s’exerce de haut en bas sans mécanisme efficace du retour de l’information du bas vers le haut. Dans ce type de fonctionnement linéaire, on peut ignorer une minorité si elle n’a pas le pouvoir de se faire entendre. 
Pour remédier à cette situation, la sociocratie propose de créer une structure de décision (cercles) en parallèle à sa structure fonctionnelle. À chaque élément de celle-ci correspond un cercle. Les cercles sont connectés entre eux et organisent leur fonctionnement en utilisant la règle du consentement

3- Le double lien


Actuellement, le responsable d’une unité de travail siège sur deux cercles : le sien et celui de son supérieur hiérarchique. Il constitue ainsi le seul lien qui relie deux cercles. Le retour d’information en pâtit. L’idée est de compléter le système de communication existant en ajoutant un autre lien. Le cercle inférieur nomme un représentant qui vient siéger avec le responsable de l’équipe au cercle supérieur. Son rôle est de faire remonter l’information. Chaque cercle délègue de cette façon, un double lien dans le cercle qui le chapeaute. Ce processus libère le cadre chef d’équipe du stress « entre marteau et enclume ».

4- L’élection des personnes

Un des pouvoirs les plus importants, pour un cercle, est celui de choisir ses membres et de décider du poste et des responsabilités qu’on va confier à chacun dans le projet. Le choix et l’affectation des personnes dans une fonction ou la délégation d’une tâche se fait sur la base du consentement des membres présents et ce, après une discussion ouverte dans le cercle.

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Les apports pour les sociétés et les organisations sont nombreux

Efficacité : Les organisations qui utilisent la sociocratie constatent toutes une amélioration de la qualité due au meilleur investissement personnel de chaque membre. Une amélioration du contrôle des coûts est tout aussi systématique : plus de flexibilité, moins de réunion, prise de décision plus rapide, moins d’absentéisme. Prises par consentement, les décisions ne provoquent pas de résistance ou d’opposition, et sont donc appliquées rapidement.

Réactivité : La sociocratie aboutit à une décentralisation des décisions qui sont prises au plus près possible du terrain. Cela se traduit par une capacité à s’adapter au changement de manière et au rythme appropriés.

Créativité : Dans une organisation traditionnelle, la créativité est l’apanage de quelques-uns qui considèrent que cela fait partie de leur fonction. Dans une organisation sociocratique, chacun peut exprimer ses idées en étant certain qu’elles seront accueillies avec intérêt, examinées objectivement, et retenues si leur efficacité est démontrée.

Participation et cohésion : Grâce à la règle du consentement, tout individu peut contribuer, comme il le désire, au fonctionnement global, sans avoir jamais à sacrifier ses valeurs personnelles. Le respect et la confiance accordés à chacun permettent une participation apaisée et sans arrière-pensées. Le nombre des actes délictueux et des tensions diminue fortement.

Transparence : La règle du double lien permet une circulation du savoir et des informations de haut en bas et de bas en haut. Quel que soit le niveau, les politiques sont claires et publiques, et les décisions sont prises sur la base d’arguments et de critères connus. Chacun a accès au niveau d’information qui l’intéresse, et peut donc participer dans la mesure de ses compétences et de son désir de le faire.

Au niveau des collaborateurs, la sociocratie développe l’image de soi, des relations riches, le sentiment d’appartenance et une meilleure santé globale.

VERS UN MODELE REUNIONNAIS ?

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À La Réunion nous avons une longueur d’avance pour mettre en œuvre ce type de système. Et pour cause, nous fonctionnons déjà dans l’intégration de la diversité. Nous n’avons simplement pas encore pris le temps de tester le modèle et pourtant il nous irait comme un gant !

Pour aller plus en avant dans la recherche de ces Nouvelles Gouvernances, un Cercle des Nouvelles Gouvernances (CNG) vient de se créer ici. Libre, ouvert à tous, regroupant indifféremment des personnes des pôles : culturel, social, politique et économique, il se veut simplement un espace d’expérimentation pour trouver des pistes de progrès valables en matière de gouvernance, pour nos organisations dans cette période de changement. Il nous appartient de les tester et les adapter à notre réalité.

Une première expérimentation sera possible avec la venue de Gilles Charest. Membre du Cercle International de Sociocratie et Directeur Pédagogique pour le monde francophone, il viendra à La Réunion mi novembre faire une conférence en partenariat avec l’Ecole de Gestion et de Commerce de La Réunion.
Sources :
Gilles Charest ; collection de la Fondation de l’Entrepreneurship : « La gestion par consentement » une nouvelle façon de partager le pouvoir, éditions Publistar en 2005 « La roue des talents » pour diriger sa vie et les organisations, éditons Esserci 2007 « La démocratie se meure, vive la sociocratie ! » le mode gouvernance qui réconcilie pouvoir & coopération ; Fabien Chabreuil.

Prochaine soirée Jeu du Tao

cliche-2009-09-19-14-41-58Jouer au Jeu du Tao à la Réunion

Tu as un souhait ? Un projet essentiel à tes yeux ?
Le Jeu du Tao t’aide à le réaliser.

Rejoins-nous pour notre prochaine partie de jeu,
le 26 septembre 2009
Véronique Barre :
tél 0692 648 095

En pièce jointe , toutes les infos pour en savoir plus sur ce Jeu de Société qui déferle sur les plus grandes villes du Monde et qui t’amène à être « le Héros de ta propre légende ».

Véronique BARRE
Vice-Présidente de L’association Tao&Co
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Même les études le disent…

MOBILISER LES HOMMES EN TEMPS DE CRISE
Au cours de l’été, McKinsey a mené une étude auprès de 1.653 dirigeants du monde entier pour évaluer leur clefs du leadership en temps de crise. L’étude a identifié 3 classes de dirigeants : ceux qui sont très satisfaits de leur gestion de la crise, ceux qui le sont relativement, ceux qui ne le sont pas du tout et compare les réponses aux différentes questions en fonction de ces trois classes.
Parmi les nombreux sujets abordés, deux ont retenu particulièrement mon attention.
- Les dirigeants qui sont très satisfaits de leur performance consacrent plus de temps à mobiliser leurs collaborateurs, mais les deux premières mesures citées dans ce cadre (plus parler de l’entreprise, de ses valeurs et de sa direction et informer les collaborateurs des performances financières de l’entreprise) ne sont pas jugées les plus efficaces.
- Les dirigeants étaient interrogés sur les aptitudes et compétences qui les ont le mieux préparé à faire face à cette crise. Tous, indépendamment de leur réussite, répondent la gestion de l’incertitude et le réalisme dans l’analyse de la situation. En revanche, seuls les plus performants citent massivement la qualité des relations humaines, avec leurs collaborateurs, leurs partenaires… et l’aptitude à inspirer. Deux leviers que l’on imagine mieux maîtrisés par les plus performants. La poule et l’oeuf.
Ces deux résultats soulignent au moins une évidence. Les dirigeants ont du mal à se souvenir que ce ne sont pas les chiffres ou les faits qui motivent les collaborateurs mais les aventures humaines. 
Parlez de vous, d’eux, de qui vous voulez, mais tant que vous vous adressez à des humains, parlez d’aventures humaines, pas d’une personne morale (qui ne l’est que trop rarement d’ailleurs…). 
Depuis la nuit des temps, toutes les épopées, tous les contes racontent des histoires d’hommes et de femmes qui bravent des épreuves insurmontables, physiquement parfois, psychologiquement le plus souvent. Les combats, les héros sont archétypiques. Leur forme reste identique au cours du temps et à travers les cultures.
Cette évidence a donné naissance au storytelling, la reprise par le monde de la politique et de l’entreprise de ce principe essentiel de la narration : développer son message en prenant appui sur des aventures humaines archétypiques… et non sur des données financières.
C’est ce que, chez Togeth’art, nous mettons en oeuvre dans nos programmes de team building. Permettre aux collaborateurs de raconter leur aventure collective, par exemple grâce à la bande dessinée, leur apporte le recul sur leurs actes, autant que le sentiment de s’inscrire dans la continuité des grandes aventures humaines.
lu sur la lettre de Selfway, merci.

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et encore, et encore……

stress au travail, décidément le sujet revient de plus en plus souvent… à quand l’apprentissage des Nouvelles Gouvernance ou de la gestion par consentement à l’école ???????? suicide et travail

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Les employeurs tenus de traiter l’épuisement professionnel

L’enjeu est bien de prévenir les problèmes par une communication différente (up and down), une organisation qui revisite les zones de pouvoir, où chacun est reconnu comme contributeur à part entière, de la coopération authentique… en bref… tisser de l’humanité !

Nouvel Observateur

Nouvel Observateur


lien vers la page du journal officiel :

CRISE & COACHING

boucle-recur-3LA CRISE

La vie est un grand tout dans lequel s’alternent régulièrement l’ordre et le chaos, le yin et le Yang, le jour et la nuit. L’un ne va pas sans l’autre. Considérer comme normal ou naturel un état d’ordre, c’est faire abstraction de la moitié de notre réalité. Bien que ces zones d’ordre nous offrent un confort et une sécurité relatifs mais certains, leur contrepartie est l’endormissement de notre instinct de survie dans un ronronnement besogneux !
Aujourd’hui, tout bouge dans le monde et la crise s’amorce à La Réunion, bien que nous ne soyons pas encore en son cœur. Les contextes incertains nous réveillent d’une sorte de léthargie et le choc est d’autant plus rude, qu’il est brutal.

D’OU VIENT LE DANGER ?
Crise monétaire, crise économique, crise écologique, crise énergétique, crise sociale, crise sociétale ? Où que nous posions notre regard, ce ne sont pas des solutions qui émergent mais d’autres doutes, d’autres questionnements ! L’histoire de la poule et de l’œuf en somme… Il faut bien le constater le fait est systémique et c’est bien ce qui engendre cette sorte d’angoisse sourde, ce nœud à l’estomac qui nous tient jour et nuit dans notre course poursuite à la recherche de solutions pour nos entreprises, nos familles, nos vies. Nos façons habituelles de penser et de résoudre des problèmes sont inopérantes dans la situation actuelle.

Il n’y a alors pas trente six mille solutions :

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SURVIE ET ADAPTATION
L’instinct de survie et la satisfaction de nos besoins sont les moteurs de nos actes. Et nos valeurs sont déterminées par nos besoins (sécurité, appartenance, estime…). Si nos besoins changent, nos valeurs changent aussi. Et nos besoins se modifient en fonction des contextes.
Ex (simpliste) : je me marie et j’attends un enfant. Mon besoin de sécurité est très fort et me pousse à chercher un toit pour ma famille. Je trouve la maison de mes attentes. Mon besoin de sécurité est satisfait et je peux passer à la satisfaction d’autres besoins, par exemple nous insérer dans la vie de notre nouveau quartier (inscription écoles, voisinages, clubs de sport, etc.).
Idem pour l’entreprise et le Chef d’entreprise fonctionnant sur les mêmes mécanismes. Ce qui est valable pour les individus est valable pour les groupes humains.
En coaching, nous considérons avec beaucoup d’attention les systèmes de valeurs que les individus et les entreprises utilisent. En fait, nos systèmes de valeurs sont les mécanismes de résolution de problèmes, développés par la psyché, en réponse à certaines situations, dans un milieu donné ou dans des contextes de vie. Ils nous donnent donc des indications sur les stratégies que l’individu emploie et développe et notamment l’observation, la comparaison, la précision, l’anticipation, l’organisation, l’extrapolation.
Plus nos contextes s’élargissent, plus nous inter agissons avec un nombre important d’individus plus nous acquérons de compétences et sommes aptes à résoudre des problèmes de plus en plus complexes. Nous progressons ainsi par palier de système de valeurs.
Ce processus est émergent en forme de spirale dynamique et chaque nouvelle époque produit de nouvelles pensées.
Dans ce processus global, quand les conditions du milieu changent il existe deux logiques : acquérir de nouvelles compétences ou se replier dans ce qui est le plus réflexe, le plus intégré.

CHOIX ET LIBERTE
En période de crise, nous ne pouvons plus résoudre les problèmes avec la même manière de penser, les mêmes méthodes. Notre ultime zone de liberté réside alors dans nos choix : se retrancher, se protéger ou s’aventurer.
Le réflexe naturel est d’employer les recettes qui sont nôtres et qui ont déjà fait leurs preuves dans notre vie. Nous les modulons ou agençons simplement en fonction des nouvelles donnes pour assurer la survie de l’organisation. Revenir sur ses bases et attendre des jours meilleurs d’où voir venir les prochaines mutations est une stratégie possible et légitime. Elle offre l’avantage d’être immédiatement opérationnelle.
Il existe cependant une autre voie qui consiste à chercher à comprendre les changements en cours en les replaçant dans une globalité. Le grand plus désarroi étant de ne pas savoir où aller, ni dans quoi exactement mettre son énergie entrepreneuriale. Saisir plus précisément les changements en cours, pouvoir se situer en tant que personne et en tant que leader, acquérir de nouvelles compétences, tels sont les enjeux de cette option.
Ces conquêtes sont le prix à payer pour changer de système de valeurs et avoir ainsi la capacité de résoudre les problèmes d’aujourd’hui. Albert Einstein a toujours affirmé : « le monde que nous avons fait est le résultat du niveau de pensée que nous avons utilisé jusqu’ici et crée des problèmes que nous ne pouvons résoudre au même niveau que celui où ils ont été crées.».
Faire ce choix, c’est se mettre en route vers soi et vers ce monde extérieur en mutation dont certains mécanismes émergents ne nous sont pas ou peu connus. C’est s’armer de courage pour affronter des peurs, des incertitudes, s’ouvrir sur de nouveaux possibles, envisager de se transformer et enfin, accorder du temps et de l’énergie à ce parcours.

COMMENT FAIRE ?
Cela commence par décider. Ce mot qui est à la base du principe d’entreprise et qui redonne du pouvoir à l’individu. Oui, remonter les manches, se mettre en route et décider de…. s’informer, se faire accompagner, se former, s’exercer et enfin partager. S’informer, à 360°, et ne pas rester cantonné dans des domaines connus ayant traits uniquement aux affaires, au management, aux secteurs techniques, à ce qui a prévalu jusqu’à aujourd’hui. S’ouvrir aussi sur les sciences humaines et chercher des théories qui traitent du global. S’intéresser à ce qui peut donner naissance à de nouvelles structures puisque les nôtres sont obsolètes.

CULTURE & STRUCTURE
Le tissu social est fait d’un ensemble de liens sociaux qui unissent les membres d’une communauté et permettent l’émergence d’une culture capable de soutenir le développement de tous. C’est ce qui fait la qualité d’un groupe humain et assure sa pérennité. Nous sommes fondamentalement des êtres sociaux et avons besoin des autres pour construire notre identité et actualiser nos potentiels. Nous assistons à un effritement rapide du tissu social dans la quasi totalité des pays et nous cherchons les coupables. Mais la crise sous son angle écologique nous apporte une réponse pour le moins édifiante : nous sommes tous responsables, individuellement et collectivement. Et dans cette époque qui demande de changer, nous faisons encore, malgré ces prises de conscience, du report de responsabilité. Ce sont les États, les politiques, les actionnaires… les autres qui portent les fautes et surtout pas soi. Il est urgent d’envisager une structure différente pour changer la culture !

POUVOIR & COOPERATION
Oui, tous les indicateurs nous montrent que la crise actuelle est une crise de structure. Oui, les pouvoirs établis et les idéologies dominantes ont permis le développement dont nous jouissons dans nos vies mais ont affaiblis la structure sociale en dévoyant le pouvoir. Oui, aujourd’hui, nous assistons à la fin du règne du pouvoir hiérarchique pyramidal dont la nature intrinsèque a produit sa dégénérescence :
• centralisation des pouvoirs entre les mains d’un petit nombre rendant l’argent rare
• diminution chez un nombre grandissant d’individus de la capacité de comprendre et d’apprendre
Et là, nous portons tous une parcelle de responsabilité dans la mesure ou nous n’avons pas encore répondu créativement à ce phénomène en inventant de nouveaux systèmes. Nous sommes encore dans un déni d’imputation qui nous cristallise dans la passivité.
Il est urgent de réconcilier pouvoir et coopération pour construire une culture adaptée à nos besoins actuels. Encourager autonomie et responsabilité personnelle au profit d’un sens du bien commun en changeant notamment les structures de communication et de prise de décision. Développer une communauté où les individus sont associés aux décisions dont ils subissent les conséquences. Cette concertation donnant lieu à des échanges qui puisent dans le coffre des outils culturels du groupe et l’enrichi par l’exploration de pistes nouvelles.
On peut alors passer d’une société dont la vision est réduite à la somme des individus qui la composent à une société de l’intelligence collective qui place activement la co construction au centre de ses attentions.

LE COACHING

GOUVERNANCE DE SOI
Dans ces contextes comment le coaching peut-il aider ?
Le coaching aide à comprendre la complexité et à saisir les interconnections de notre monde.
« Connais-toi toi-même et tu connaitras l’univers et les dieux » Socrate, v siècle avant JC prônait déjà la connaissance de soi. Filtres, croyances, mécanismes et systèmes de valeurs nous structurent mais dans certains contextes deviennent limitant. C’est alors le moment de les visiter pour en prendre conscience. Acquérir plus de liberté intérieure et donc plus de souveraineté, c’est se donner le pouvoir de résoudre les problèmes telle que la situation actuelle nous le commande.
Le coaching permet en outre, de retrouver de la congruence en nous alignant sur nos valeurs et surtout de reconquérir du sens. Ce travail met à jour notre boussole intérieure et aide à garder la main ferme sur le gouvernail en période de gros temps.
Le coaching est donc l’accompagnement des personnes ou des équipes pour développer leurs potentiels au service d’objectifs professionnels ou personnels. Le coaché utilisant la posture du coach, telle un miroir, pour clarifier ses pensées, faire des prises de conscience, se découvrir et avancer vers lui-même et vers les autres.
Reposant sur des méthodes d’analyse, de diagnostic ou d’entraînement issues des sciences humaines, sociales et systémiques, des pratiques de développement personnel, des méthodes de management, de communication et de gestion des ressources humaines, le coaching se distingue de la formation et du conseil par la méthode de révélation qui est sienne.

NOUVELLES GOUVERNANCES
Que veut dire accompagnement des équipes ?
L’homme évolue selon une trajectoire plus ou moins bien équilibrée entre savoir faire et savoir être pour savoir devenir. Dans nos sociétés de performance, nous avons beaucoup progressé sur nos savoirs faire, moins bien sur nos savoirs être. Ces sont pourtant ces dernières aptitudes qui seront au cœur des gouvernances et systèmes prochains.
Et en temps de crise, la coopération, qui est du domaine du savoir être, devient un élément d’autant plus essentiel dans la survie des groupes que les entreprises réduisent leur voilure au maximum. Il est capital de produire le mieux possible avec des équipes réduites. Il y a encore moins de place pour les disfonctionnements, les incompréhensions, les exclusions et surtout les luttes de pouvoir.
Dans ces espaces contraints, il est primordial d’améliorer la communication, la fluidité des échanges, la collaboration, les modes de prise de décision et la créativité pour la sauvegarde de l’organisation.
Mieux se connaître et mieux connaître l’autre amène, de fait, des changements de posture et de relations. Le coaching des équipes conduit ainsi à faire prendre conscience que la diversité est source de richesse dans les groupes humains.

CONCLUSION

C’est toujours quand tout va bien que nous trouvons un peu de temps pour nous intéresser à des choses que nous croyons non directement productives pour nos entreprises et organisations… et pourtant c’est bien le contraire qui est vital. C’est justement quand tout bouge et nous presse, qu’il est URGENT de prendre le temps et les moyens de comprendre pour mieux envisager…..
« En temps de guerre, l’empereur donne les commandes au général et fait retraite pour appréhender ce qui se passe. Il a le devoir et la responsabilité du leadership et doit se doter de toutes les informations susceptibles d’alimenter de nouvelles stratégies pour sauvegarder son peuple ».

Sylviane Drevon pour Réunion des Hommes

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les leaders de l’innovation

Jean-Philippe Deschamps, Pr de Technology et Innovation Management à l’IMD de Lausanne dresse un tableau tout à fait pertinent des leaders de l’innovation.

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Droit ou Gauche ?

Cette vidéo relate une expérience vécue et expliquée par une scientifique… A vos cerveaux !
http://www.dailymotion.com/video/x8agq2_jill-bolte-taylor-soustitre-francai_tech

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UNE VISION PARTAGÉE DE 75 PERSONNES

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Booster & Réunion des Hommes & Jour de Fête ont organisé, hier dimanche 29 mars, une très belle Vision Partagée en entreprise avec la quasi totalité du personnel. Nous avons pu nous retrouver avec une équipe de 15 tao animateurs autour des tables de Jeux et produire de la communication et de la coopération. Une journée magnifique malgré la pluie ! Jeu pluvieux, Jeu heureux ! Une très belle expérience pour tous….

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Kosmic !

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