CRISE & COACHING

boucle-recur-3LA CRISE

La vie est un grand tout dans lequel s’alternent régulièrement l’ordre et le chaos, le yin et le Yang, le jour et la nuit. L’un ne va pas sans l’autre. Considérer comme normal ou naturel un état d’ordre, c’est faire abstraction de la moitié de notre réalité. Bien que ces zones d’ordre nous offrent un confort et une sécurité relatifs mais certains, leur contrepartie est l’endormissement de notre instinct de survie dans un ronronnement besogneux !
Aujourd’hui, tout bouge dans le monde et la crise s’amorce à La Réunion, bien que nous ne soyons pas encore en son cœur. Les contextes incertains nous réveillent d’une sorte de léthargie et le choc est d’autant plus rude, qu’il est brutal.

D’OU VIENT LE DANGER ?
Crise monétaire, crise économique, crise écologique, crise énergétique, crise sociale, crise sociétale ? Où que nous posions notre regard, ce ne sont pas des solutions qui émergent mais d’autres doutes, d’autres questionnements ! L’histoire de la poule et de l’œuf en somme… Il faut bien le constater le fait est systémique et c’est bien ce qui engendre cette sorte d’angoisse sourde, ce nœud à l’estomac qui nous tient jour et nuit dans notre course poursuite à la recherche de solutions pour nos entreprises, nos familles, nos vies. Nos façons habituelles de penser et de résoudre des problèmes sont inopérantes dans la situation actuelle.

Il n’y a alors pas trente six mille solutions :

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SURVIE ET ADAPTATION
L’instinct de survie et la satisfaction de nos besoins sont les moteurs de nos actes. Et nos valeurs sont déterminées par nos besoins (sécurité, appartenance, estime…). Si nos besoins changent, nos valeurs changent aussi. Et nos besoins se modifient en fonction des contextes.
Ex (simpliste) : je me marie et j’attends un enfant. Mon besoin de sécurité est très fort et me pousse à chercher un toit pour ma famille. Je trouve la maison de mes attentes. Mon besoin de sécurité est satisfait et je peux passer à la satisfaction d’autres besoins, par exemple nous insérer dans la vie de notre nouveau quartier (inscription écoles, voisinages, clubs de sport, etc.).
Idem pour l’entreprise et le Chef d’entreprise fonctionnant sur les mêmes mécanismes. Ce qui est valable pour les individus est valable pour les groupes humains.
En coaching, nous considérons avec beaucoup d’attention les systèmes de valeurs que les individus et les entreprises utilisent. En fait, nos systèmes de valeurs sont les mécanismes de résolution de problèmes, développés par la psyché, en réponse à certaines situations, dans un milieu donné ou dans des contextes de vie. Ils nous donnent donc des indications sur les stratégies que l’individu emploie et développe et notamment l’observation, la comparaison, la précision, l’anticipation, l’organisation, l’extrapolation.
Plus nos contextes s’élargissent, plus nous inter agissons avec un nombre important d’individus plus nous acquérons de compétences et sommes aptes à résoudre des problèmes de plus en plus complexes. Nous progressons ainsi par palier de système de valeurs.
Ce processus est émergent en forme de spirale dynamique et chaque nouvelle époque produit de nouvelles pensées.
Dans ce processus global, quand les conditions du milieu changent il existe deux logiques : acquérir de nouvelles compétences ou se replier dans ce qui est le plus réflexe, le plus intégré.

CHOIX ET LIBERTE
En période de crise, nous ne pouvons plus résoudre les problèmes avec la même manière de penser, les mêmes méthodes. Notre ultime zone de liberté réside alors dans nos choix : se retrancher, se protéger ou s’aventurer.
Le réflexe naturel est d’employer les recettes qui sont nôtres et qui ont déjà fait leurs preuves dans notre vie. Nous les modulons ou agençons simplement en fonction des nouvelles donnes pour assurer la survie de l’organisation. Revenir sur ses bases et attendre des jours meilleurs d’où voir venir les prochaines mutations est une stratégie possible et légitime. Elle offre l’avantage d’être immédiatement opérationnelle.
Il existe cependant une autre voie qui consiste à chercher à comprendre les changements en cours en les replaçant dans une globalité. Le grand plus désarroi étant de ne pas savoir où aller, ni dans quoi exactement mettre son énergie entrepreneuriale. Saisir plus précisément les changements en cours, pouvoir se situer en tant que personne et en tant que leader, acquérir de nouvelles compétences, tels sont les enjeux de cette option.
Ces conquêtes sont le prix à payer pour changer de système de valeurs et avoir ainsi la capacité de résoudre les problèmes d’aujourd’hui. Albert Einstein a toujours affirmé : « le monde que nous avons fait est le résultat du niveau de pensée que nous avons utilisé jusqu’ici et crée des problèmes que nous ne pouvons résoudre au même niveau que celui où ils ont été crées.».
Faire ce choix, c’est se mettre en route vers soi et vers ce monde extérieur en mutation dont certains mécanismes émergents ne nous sont pas ou peu connus. C’est s’armer de courage pour affronter des peurs, des incertitudes, s’ouvrir sur de nouveaux possibles, envisager de se transformer et enfin, accorder du temps et de l’énergie à ce parcours.

COMMENT FAIRE ?
Cela commence par décider. Ce mot qui est à la base du principe d’entreprise et qui redonne du pouvoir à l’individu. Oui, remonter les manches, se mettre en route et décider de…. s’informer, se faire accompagner, se former, s’exercer et enfin partager. S’informer, à 360°, et ne pas rester cantonné dans des domaines connus ayant traits uniquement aux affaires, au management, aux secteurs techniques, à ce qui a prévalu jusqu’à aujourd’hui. S’ouvrir aussi sur les sciences humaines et chercher des théories qui traitent du global. S’intéresser à ce qui peut donner naissance à de nouvelles structures puisque les nôtres sont obsolètes.

CULTURE & STRUCTURE
Le tissu social est fait d’un ensemble de liens sociaux qui unissent les membres d’une communauté et permettent l’émergence d’une culture capable de soutenir le développement de tous. C’est ce qui fait la qualité d’un groupe humain et assure sa pérennité. Nous sommes fondamentalement des êtres sociaux et avons besoin des autres pour construire notre identité et actualiser nos potentiels. Nous assistons à un effritement rapide du tissu social dans la quasi totalité des pays et nous cherchons les coupables. Mais la crise sous son angle écologique nous apporte une réponse pour le moins édifiante : nous sommes tous responsables, individuellement et collectivement. Et dans cette époque qui demande de changer, nous faisons encore, malgré ces prises de conscience, du report de responsabilité. Ce sont les États, les politiques, les actionnaires… les autres qui portent les fautes et surtout pas soi. Il est urgent d’envisager une structure différente pour changer la culture !

POUVOIR & COOPERATION
Oui, tous les indicateurs nous montrent que la crise actuelle est une crise de structure. Oui, les pouvoirs établis et les idéologies dominantes ont permis le développement dont nous jouissons dans nos vies mais ont affaiblis la structure sociale en dévoyant le pouvoir. Oui, aujourd’hui, nous assistons à la fin du règne du pouvoir hiérarchique pyramidal dont la nature intrinsèque a produit sa dégénérescence :
• centralisation des pouvoirs entre les mains d’un petit nombre rendant l’argent rare
• diminution chez un nombre grandissant d’individus de la capacité de comprendre et d’apprendre
Et là, nous portons tous une parcelle de responsabilité dans la mesure ou nous n’avons pas encore répondu créativement à ce phénomène en inventant de nouveaux systèmes. Nous sommes encore dans un déni d’imputation qui nous cristallise dans la passivité.
Il est urgent de réconcilier pouvoir et coopération pour construire une culture adaptée à nos besoins actuels. Encourager autonomie et responsabilité personnelle au profit d’un sens du bien commun en changeant notamment les structures de communication et de prise de décision. Développer une communauté où les individus sont associés aux décisions dont ils subissent les conséquences. Cette concertation donnant lieu à des échanges qui puisent dans le coffre des outils culturels du groupe et l’enrichi par l’exploration de pistes nouvelles.
On peut alors passer d’une société dont la vision est réduite à la somme des individus qui la composent à une société de l’intelligence collective qui place activement la co construction au centre de ses attentions.

LE COACHING

GOUVERNANCE DE SOI
Dans ces contextes comment le coaching peut-il aider ?
Le coaching aide à comprendre la complexité et à saisir les interconnections de notre monde.
« Connais-toi toi-même et tu connaitras l’univers et les dieux » Socrate, v siècle avant JC prônait déjà la connaissance de soi. Filtres, croyances, mécanismes et systèmes de valeurs nous structurent mais dans certains contextes deviennent limitant. C’est alors le moment de les visiter pour en prendre conscience. Acquérir plus de liberté intérieure et donc plus de souveraineté, c’est se donner le pouvoir de résoudre les problèmes telle que la situation actuelle nous le commande.
Le coaching permet en outre, de retrouver de la congruence en nous alignant sur nos valeurs et surtout de reconquérir du sens. Ce travail met à jour notre boussole intérieure et aide à garder la main ferme sur le gouvernail en période de gros temps.
Le coaching est donc l’accompagnement des personnes ou des équipes pour développer leurs potentiels au service d’objectifs professionnels ou personnels. Le coaché utilisant la posture du coach, telle un miroir, pour clarifier ses pensées, faire des prises de conscience, se découvrir et avancer vers lui-même et vers les autres.
Reposant sur des méthodes d’analyse, de diagnostic ou d’entraînement issues des sciences humaines, sociales et systémiques, des pratiques de développement personnel, des méthodes de management, de communication et de gestion des ressources humaines, le coaching se distingue de la formation et du conseil par la méthode de révélation qui est sienne.

NOUVELLES GOUVERNANCES
Que veut dire accompagnement des équipes ?
L’homme évolue selon une trajectoire plus ou moins bien équilibrée entre savoir faire et savoir être pour savoir devenir. Dans nos sociétés de performance, nous avons beaucoup progressé sur nos savoirs faire, moins bien sur nos savoirs être. Ces sont pourtant ces dernières aptitudes qui seront au cœur des gouvernances et systèmes prochains.
Et en temps de crise, la coopération, qui est du domaine du savoir être, devient un élément d’autant plus essentiel dans la survie des groupes que les entreprises réduisent leur voilure au maximum. Il est capital de produire le mieux possible avec des équipes réduites. Il y a encore moins de place pour les disfonctionnements, les incompréhensions, les exclusions et surtout les luttes de pouvoir.
Dans ces espaces contraints, il est primordial d’améliorer la communication, la fluidité des échanges, la collaboration, les modes de prise de décision et la créativité pour la sauvegarde de l’organisation.
Mieux se connaître et mieux connaître l’autre amène, de fait, des changements de posture et de relations. Le coaching des équipes conduit ainsi à faire prendre conscience que la diversité est source de richesse dans les groupes humains.

CONCLUSION

C’est toujours quand tout va bien que nous trouvons un peu de temps pour nous intéresser à des choses que nous croyons non directement productives pour nos entreprises et organisations… et pourtant c’est bien le contraire qui est vital. C’est justement quand tout bouge et nous presse, qu’il est URGENT de prendre le temps et les moyens de comprendre pour mieux envisager…..
« En temps de guerre, l’empereur donne les commandes au général et fait retraite pour appréhender ce qui se passe. Il a le devoir et la responsabilité du leadership et doit se doter de toutes les informations susceptibles d’alimenter de nouvelles stratégies pour sauvegarder son peuple ».

Sylviane Drevon pour Réunion des Hommes

This entry was written by Sylviane Drevon , posted on Samedi juillet 04 2009at 11:07 , filed under Réflexions and tagged , , , . Bookmark the permalink . Post a comment below or leave a trackback: Trackback URL.

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