Réflexions sur l’intelligence collective

Aujourd’hui, le monde change à une vitesse grand V. L’ère industrielle avec son organisation pyramidale arrive dans une impasse, nous ne pouvons qu’en faire le constat de toutes parts. Nous devons nécessairement évoluer vers une nouvelle façon de considérer le monde, plus globale, plus humaine, plus consciente. L’émergence d’une intelligence collective représente plus qu’une évolution de culture ou de civilisation, c’est une transformation de l’espèce humaine dont il est question.

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Réussir ensemble ce qu’aucun ne parviendrait à faire seul

Les Humains possèdent comme certaines espèces animales une intelligence collective leur permettant de réussir ensemble ce qu’aucun ne parviendrait à faire seul. C’est l’intelligence de la tribu, du petit groupe que le chercheur, Jean-François Noubel, appelle « conscience collective originelle ou du 1er type ». Cette intelligence nous a permis de vivre et d’évoluer pendant des millions d’années. Ses limites sont le nombre et la distance. Il faut pouvoir se sentir, s’entendre, se parler, au-delà d’un seuil il y a trop de complexité.

Puis la nécessité faisant, l’humain a été contraint de créer un second type de conscience collective. Avec l’apparition de l’écriture, une nouvelle structure est apparue : une minorité dirige et la majorité exécute, la chaine de commande se répartit en niveaux… C’est cette organisation qui a permis de construire de grands projets avec un grand nombre de participants et d’arriver à notre mode de vie. Mais à l’évidence, les organisations pyramidales sur lesquelles se fonde notre société (école, gouvernement, administration, entreprise, église..) ont engendré trop de complexité pour qu’une minorité dirigeante puisse l’embrasser, aussi bienveillante et compétence soit-elle.

Aujourd’hui, nous faisons tous partie, à la fois de petites structures où l’on fonctionne en intelligence collective du 1er type (équipe, bureau, service, association, club…) et à la fois à de grandes organisations du 2ème type, pyramidales, hiérarchisées (un département de l’entreprise, l’entreprise dans sa dimension régionale, nationale, internationale, l’Administration, le corps enseignant…). Cette situation provoque une dissociation chez chacun et génère des peurs, des dualités, des jeux de pouvoir, sources de dysfonctionnement dans le monde et dans les organisations.

Pour une intelligence collective globale du 3ème type

Nous atteignons aujourd’hui une limite qui va nous obliger à revoir notre copie. Nous allons devoir, pour assurer notre survie, envisager de considérer, bien sûr nos besoins individuels mais aussi les besoins de la communauté. Il s’agit de passer à une intelligence collective globale du 3ème type. Ainsi, nous avons appris à savoir faire : pour soi POUR la tribu, puis pour soi CONTRE les autres, pour certains pour soi SANS les autres. Il faut maintenant passer à l’ère de l’interdépendance, ce paradigme qui permet d’envisager le soi AVEC les autres dans une globalité.

Or, nous avons des acquis. Grâce aux besoins de performance de l’intelligence de 2ème type, nous possédons une partie des instruments nécessaires à cette évolution : formation, spécialisation, systèmes d’information, de gestion. Il s’agit maintenant de développer les réseaux qui installent de nouvelles proximités et qui créent des communautés de valeurs, de projets, d’actions, en un mot qui cultivent de la relation.

L’autre comme un autre soi

Il convient enfin de compléter notre bagage par l’apprentissage d’une communication du 3ème type, qui permet de sentir et faire ressentir, d’accueillir les diverses positions et les besoins de chacun. Se connaitre et re connaitre l’autre comme un autre soi mènera à un changement de posture qui engendrera une véritable évolution de l’espèce. Le global porte en lui plus de conscience collective que le pyramidal, il génèrera ainsi plus de conscience individuelle et donc plus de liberté.

« Nous croyons à l’influence d’éveilleurs de conscience ayant la capacité morale, intellectuelle et physique de porter des valeurs, disséminées un peu partout et reliés en réseaux. La conscience collective évolue souvent par l’action de petits groupes convaincus. Nous n’avons alors d’autres choix que d’agir et de contribuer….. » Paul Lannoye

Inspirée par JF Noubel, Sylviane Drevon 2007

This entry was written by Sylviane Drevon , posted on Mercredi décembre 05 2007at 10:12 , filed under L'intelligence collective, Réflexions . Bookmark the permalink . Post a comment below or leave a trackback: Trackback URL.

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